Édition du lundi 5 novembre 2007
Un audit de sécurité dresse un constat alarmant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre
Le rapport de l'inspection des finances, qui, dans le cadre de la réforme de l'Etat recommandait la suppression de 8.000 à 10.000 emplois de policiers et de gendarmes, s'appuie vendredi 2 novembre sur un audit de sécurité qui dresse un constat alarmant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre.
Cet audit, qui date du 10 octobre, et dont l'AFP a obtenu une copie, a été réalisée par une équipe de fonctionnaires dirigée par l'inspecteur des finances, François Mongin. Ce dernier est chargé de mission sur la réforme de l'Etat en vue de la révision générale des politiques publiques (RGPP). C'est avec l'aide de cet audit que François Mongin a envisagé plusieurs scénarios qui permettraient à l'Etat de faire des économies, (réductions d'effectifs, suppression de la moitié des brigades de gendarmerie, etc.). Afin de mener au mieux son audit, François Mongin a déclaré avec rencontré les principales directions de la police et de la gendarmerie. Les propositions de François Mongin ont suscité un tollé et l'inspecteur des Finances a été désavoué par les ministres de tutelle des policiers et des gendarmes, à savoir les ministres de l'Intérieur et de la Défense.
Dix «fiches techniques» ont été établies. En ce qui concerne le sujet sensible du temps de travail des policiers, les auteurs de l'audit stipulent que les RTT, «à moyen et à long terme», font «peser des risques de rupture sur l'action des services et leur capacité opérationnelle». Les auteurs affirment que «l'administration vit à crédit», et soulignent bien l'impossibilité de récupérer les heures supplémentaires tout comme les repos compensateurs accumulés par les policiers, «12 millions au 31 décembre 2006». Ainsi, les auteurs de l'audit suggèrent de solder ces heures « à hauteur de 50 millions d'euros» ainsi que de «réviser le temps de travail» des policiers.
Au chapitre des dépenses, l'entretien des véhicules est jugé «trop coûteux» et «mal mesuré» et les coûts d'assurance «excessifs». Ils pointent du doigt le nombre de sinistres dans la police, 15.000 par an pour 33.000 véhicules, et préconisent une franchise d'assurance de 150 euros pour les policiers.
Toujours selon cet audit, le parc immobilier des gendarmes (militaires logés par l'Etat) est jugé «fragmenté» et «vétuste». Les auteurs de l'audit suggèrent de supprimer certains logements de fonction et de faire régler aux gendarmes leur consommation d'eau, consommation qui représentait 11 millions d'euros en 2004.
Concernant le maintien de l'ordre, CRS de la police et gendarmes mobiles, ils préconisent de regrouper les effectifs (suppression de 26 unités sur les 188 existantes) afin de les recentrer «sur leur coeur de métier».
Enfin, sur la sécurité routière, l'audit dénonce des forces qui ne sont «pas concentrées» sur les «zones les plus dangereuses», à savoir le réseau secondaire en zone rurale où la mortalité «est la plus importante».</script
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